L’experimentum no 3

 «L’officiant doit d’abord se munir d’une colombe entièrement blanche, d’une feuille de parchemin de chienne en chaleur et d’une plume d’aigle. Dans un lieu caché, il doit mordre la colombe jusqu’au coeur, le lui arracher, écrire avec la plume d’aigle et le sang de la colombe le nom de la femme désirée et dessiner sur le parchemin l’image de celle-ci, nue, en invoquant le nom de six « esprits chauds » (sex spirituum calidorum), dont deux ont des noms signifiants : Satan et Cupido. Il doit ensuite écrire sur l’image le nom de ces esprits sur six parties stratégiques du corps de la victime ainsi représenté (le front, les bras, la vulve, les jambes), tout en récitant une conjuration appropriée à chacun de ces esprits et à chaque partie du corps, Cupido se chargeant, comme il se doit, du sexe de la victime. Suit une prière où le Christ est invoqué, puis une triple conjuration avec « suffumigation » des six démons au nom de trois de leurs supérieurs hiérarchiques (Sobedon, Badalam et Berith : le troisième, seul, est un ange déchu bien connu). Il faut ensuite arracher un crin de la queue d’un cheval et suspendre le parchemin avec ce crin. Normalement, à ce stade, la femme visée est censée être mûre et énamourée (filocapta). Dans le cas contraire, le rituel se poursuit pendant trois jours et lors de la nuit du troisième jour, l’officiant, gratifié dans la figure du titre de magister, doit prendre l’image, la mettre autour de son cou, entrer dans un cercle magique avec trois compagnons fidèles, s’il en a, procéder à une autre conjuration triple, à la suite de laquelle les six démons sont supposés apparaître dans le cercle sous l’apparence de six séduisants « damoiseaux », censés amener la dame au magicien. Celle-ci « sera un peu étonnée, mais voudra bien rester avec toi », et elle sera donc gardée dans le cercle aussi longtemps qu’il est nécessaire.»

Source. 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Films à voir

Trois ekphrasis (à imprimer)