VII, 7 À Cola, tribun de Rome, indignation mêlée de prières à propos du changement survenu à sa renommée [1] Tu as fait en sorte, je l’avoue, qu’à notre époque je reprenne souvent et avec grand plaisir ces paroles que Cicéron fait dire à l’Africain : « Qu’est-ce encore que ces sons à la fois si forts et si doux qui remplissent mes oreilles ? »1. Et, au moment où ton nom était si illustre, que pouvait-on dire de plus à propos quand on recevait des nouvelles si nombreuses et si heureuses de tes exploits ? Et avec quelle ardeur je l’ai fait, c’est ce que montre l’exhortation2 que je t’ai adressée, dans laquelle je multipliais les encouragements et les louanges. [2] Ne va pas, je t’en prie, te mettre dans la situation de me faire dire : « Quel est ce fracas si fort et si funeste, qui blesse mes oreilles ? » ; prends garde, je t’en supplie, d’enlaidir de tes propres mains la si belle apparence de ta renommée. Personne, sauf toi, ne peut ébranler les fondations de ton œuvre. Toi seul pe...